Quand les femmes atypiques me contactent, il y a une question qui se pose tôt ou tard : comment savoir si je suis HPI ? Faut-il passer par un test de douance pour être considérée comme HPI ?
Si oui, quel test haut potentiel choisir ? Quels sont les bénéfices et les limites de tests de douance ? Quel type de test pour quelle situation personnelle ?
Dans cet article, sans rentrer dans les détails, je partage ma vision sur le test WAIS IV et le bilan douance, les deux approches complémentaires pour explorer ta douance.
Faut-il se faire tester pour être « une vraie HPI » ?
Et la première question importante à se poser : quelles sont les raisons pour lesquelles tu as envie de te faire tester ? Quelles sont tes attentes par rapport au test ? En clair : quel changement de vie attends-tu après le test, quel qu’il soit ?
C’est peut-être la question la plus importante à se poser. Et la réponse est très personnelle, et dépend souvent de l’histoire de vie et des objectifs. En fonction de la réponse, il peut être judicieux pour toi de passer le WAIS ou faire un bilan douance… ou rien du tout !
Parce que le test de QI adulte n’est pas obligatoire pour être heureuse ! Certaines personnes ne passent aucun test, et ne s’en portent pas moins bien.
Important ! C’est différent en ce qui concerne les enfants : il peut être intéressant de faire passer le test officiel (WISC pour les 6-16 ans) pour pouvoir obtenir des structures éducatives (surtout s’il s’agit de l’Éducation Nationale) un suivi adapté aux besoins de l’enfant, quant à sa scolarité par exemple. Sans les résultats validés officiellement, rien ne sera mis en place, et le bien-être de l’enfant peut en être affecté.
Bonnes ou mauvaises raisons de passer le test WAIS IV
Quelles peuvent être les raisons pour passer le WAIS IV ? Je te partage mes observations après avoir accompagné plus de 100 femmes atypiques. Je te laisse juger si ces raisons sont valables pour toi, personnellement.
Prouver à ma mère, mon prof ou mon boss que je ne suis pas stupide ou bizarre
C’est l’une des premières raisons évoquées quand on parle du test QI. Dans une famille dysfonctionnelle, ainsi qu’à l’école, la personne à haut potentiel est très souvent abaissée, maltraitée, dénigrée. Surtout, si d’autres atypies se rajoutent : hypersensibilité, troubles autistiques, TDAh, dys. On la compare avec les « gens normaux », avec les camarades « plus douées »… Dans ce cas, le test sert à obtenir une validation extérieure et à prouver l’erreur de jugement de la personne ou l’institution maltraitante. À « prendre une revanche », en quelque sorte, ce qui peut être une étape nécessaire de cheminement.
Expliquer mes difficultés et mon parcours de vie
Il est clair que le test QI bien réalisé, avec les résultats bien expliqués, permet à la personne à haut potentiel de mieux comprendre son parcours de vie, ses choix passés, ses difficultés émotionnelles, ses crises existentiels. Cela peut être apaisant, et peut permettre de faire la paix avec son passé. Cependant, il est important de ne pas prendre les résultats comme alibi et continuer à se conduire en victime : « je suis HPI, je ne peux pas faire autrement, que veux-tu ? ». Cette posture t’empêche de progresser et de mettre à profit ton haut potentiel.
Valider ou invalider l’étiquette de HPI pour avoir le cœur net
L’une des raisons des plus logiques pour passer le test quantitatif qui est le WAIS IV. En effet, c’est le seul test officiel en France qui permet d’obtenir le score quantitatif et ainsi de valider le si la personne est HPI ou pas. Dans le cadre d’exploration de soi, sur le chemin du développement personnel, cela peut être une étape nécessaire, avant de passer à autre chose. Car le chiffre obtenu ne donne pas les solutions pour développer son potentiel.
Changer ma vision de moi pour booster mon estime de soi et ma confiance en soi
Certaines personnes voient le test haut potentiel WAIS IV comme un accélérateur et un passage transformationnel. Elles pensent que le résultat du test (à condition qu’il soit positif et révèle un score QI >130) va leur permettre de changer immédiatement la vision qu’elles ont d’elles-mêmes, qu’elles vont pouvoir reconnaître leur valeur plus facilement et passer à l’action avec plus de confiance.
Selon mon expérience, ce revirement de situation est très rare : il est nécessaire de prendre ton temps pour muscler ton estime de soi, déjouer ton syndrome de l’imposteur, en travaillant sur tes croyances limitantes et tes peurs.
Par ailleurs, il n’est pas rare que certaines personnes, après avoir obtenu le résultat de test >130, font le choix de l’occulter. Le résultat de test peut agir dans les deux sens, et peut aussi faire très peur, au point que les personnes concernées font en sorte de « l’oublier », et ne changent rien dans leur façon de vivre. Très souvent, c’est la question de « devoir faire quelques chose avec ça, pour ne pas gâcher le potentiel » qui effraie.
Mieux me connaître
Certes, le test WAIS IV offre quelques indications sur ta façon de fonctionner. C’est d’ailleurs la meilleure approche pour le passer : quel qu’en soit le résultat, le test va te permettre de mieux te connaître, de comprendre tes réelles motivations et tes blocages (avant le test) et même, d’explorer ta résistance au stress et tes mécanismes d’auto-sabotage (pendant le test).
Cependant, aucun test ne te donnera la feuille de route exacte et infaillible. De plus, le WAIS IV est souvent critiqué, à cause des limites qu’il représente.
Les limites de WAIS IV
Les origines de test : la mesure de déficience intellectuelle
Sais-tu que l’actuel test de douance prend ses origines dans l’Échelle métrique de l’intelligence d’Alfred Binet pour l’Éducation Nationale, et qui date de 1905 ? À l’époque, l’objectif était d’élaborer des programmes uniques pour l’école républicaine, et l’échelle de Binet était créée pour mesurer les déficiences cognitives qui empêcheraient certains enfants de suivre le programme unique.
L’échelle d’intelligence pour adultes de Wechsler (WAIS) est mise au point en 1939 à partir des travaux de Binet, et même si la dernière, 4e version, date de 2008 (Pearson), il n’en demeure pas moins que les découvertes récentes en neurosciences ne sont pas prises en compte dans ce test.
La durée des études influence les résultats du test haut potentiel
Parmi les critiques qui concernent le WAIS figure la forte corrélation entre les résultats du test et la durée du parcours scolaire et universitaire. En effet, plus la durée est longue, plus les résultats sont élevés. Par exemple, la différence de score est de près de 30 points entre les personnes qui ont fait 8 ans d’études et celles qui comptent 16 ans d’études. La question se pose : est-ce que le test mesure l’instruction de la personne ou son intelligence à la naissance ?
De plus, il semble que des facteurs linguistiques et socio-économiques, comme la CSP et les revenus, sont aussi susceptibles d’affecter les résultats des tests…
Le stress et les résultats
Certaines personnes qui ont passé le test WAIS IV le comparent à un examen, avec le même impact émotionnel : stress d’appréhension, anxiété, pression intense, surtout que certaines parties du test sont chronométrées. Cela veut aussi dire que les personnes à sensibilité élevée, comme le sont des nombreux HPI, peuvent obtenir un score QI moindre à cause de leur état émotionnel lors du test. Est-il fiable dans ce cas ?
Par ailleurs, je te recommande de ne pas passer le test dans l’état dépressif ou juste après le burn-out, de bien choisir le psy qui te fait passer le test et de bien t’assurer des conditions de passage : est-ce que le lieu est calme ? est-ce que tu peux boire ? aller aux toilettes ?
Résultats hétérogènes ou « non interprétables »
Le test WAIS IV est composé de plusieurs sous-tests, dont chacun donne un score. Et parfois, ces différents scores sont disparates, on parle alors de « résultats hétérogènes ». Certains psy, peu formés, ont des difficultés à interpréter ces scores, et les résultats annoncés embrouillent plus qu’ils n’éclairent.
Donc, les bénéfices du test dépendent grandement des compétences de la personne qui te fait passer le test. Il faut faire un choix judicieux, d’autant plus que le test est relativement couteux.
Intervalle de confiance et tolérance : et si le test est négatif ?
Comme dans chaque test qui se veut scientifique, il existe des tolérances et des intervalles de confiance. Cela veut dire que le score mathématique est en réalité une fourchette de scores, et qu’il est interprétable en fonction d’autres éléments : l’histoire de la personne, ses conditions de santé lors du test, etc.
Et si tu obtiens le score entre 125 et 135 ? Est-ce que tu peux te considérer comme HPI ?
Et si, finalement, ton score au test est <130. Comment te sentirais-tu ?
Comme tu peux le constater, le choix de « se faire tester » ou pas n’est pas à prendre à la légère. Et je ne t’ai pas encore parlé d’une chose, qui, pour moi, est essentielle : aucun test, même réalisée d’une manière fluide par un professionnel formé et bienveillant ne te donnera pas la réponse à la question « Que faire maintenant ? ».
Bilan douance : une exploration qualitative
Il y a autre chose. Peut-on dire que le QI est la seule mesure possible de ton intelligence ? Est-ce que ton potentiel a une seule dimension : intellectuelle ?
L’intelligence et le potentiel sont multiples
Aujourd’hui, les études scientifiques se multiplient pour démontrer les différentes facettes de l’intelligence humaine, voire les différents types d’intelligence.
Howard Gardner, le fondateur de la théorie des intelligences multiples, distingue 8 différents types d’intelligence (linguistique, logico-mathématique, spatiale, intra-personnelle, interpersonnelle, corporelle-kinesthésique, musicale, naturaliste, spirituelle), et seuls les deux premiers types sont concernés par le test QI.
C’est pourquoi je crois profondément que te limiter au test quantitatif, c’est limiter les axes possibles de développement de ton potentiel (ou de tes potentiels).
Ton fonctionnement personnel, sans scores ni cases
En effet, ton potentiel est unique. Il ne ressemble pas à ceux des autres. Il est donc important de l’explorer dans toute sa globalité et complexité, en prenant en compte des paramètres comme :
- tes origines culturelles
- ton histoire personnelle
- ton éducation
- tes croyances familiales et personnelles
- tes drivers
- tes valeurs et tes motivations
- tes stratégies de passage à l’action et d’auto-sabotage…
J’ai donc mis au point un bilan douance qualitatif qui ne te met pas dans une case chiffrée, mais qui prend en compte les dimensions cognitive, émotionnelle et motivationnelle de ton potentiel.
Ce bilan dure 2h et se fait en digital. Tu n’as donc pas besoin de te déplacer, tu peux le faire facilement, en toute confiance, de chez toi.
Le bilan se déroule sous forme d’échange libre, où je t’écoute beaucoup et où je te pose de multiples questions pour mettre en lumière tous les recoins de ton potentiel. Sans aucune rigidité ni procédure. Pour chaque facette étudiée, je te suggère des pistes d’exploration.
Le bénéfice de ce bilan : mieux connaître ta façon de fonctionner pour mieux l’utiliser dans ta vie quotidienne, avec joie et sans culpabilité. Car tu es unique, et tu le sais !
Ce type d’exploration de ton « package de zébritude » comme je l’appelle te permet de te distancer de la norme et la normalité, quelle qu’elle soit, d’arrêter de te comparer dans les termes de « trop » et « pas assez », de te sentir légitime pour t’affirmer davantage dans tes choix de vie, de te faire confiance pour te sentir en paix avec toi même.
Si tu te poses des questions concernant le test haut potentiel ou le bilan douance, ou si tu veux connaître mes autres propositions pour explorer ton potentiel et le mettre à profit, réserve ton appel avec moi, il est offert. Que de belles idées peuvent naître de cette papote !
Tu peux commencer par un autotest de Mary Rocamora que j’offre sur mon site osezebrer.fr. Sache également que je partage plein de pistes d’exploration et mes secrets de zèbre heureuse dans mon livre « Ose zébrer !«