Mon idole
J’ai une bonne amie, une amie d’enfance. Autrefois, elle était mon idole. Un peu plus âgée que moi, elle était déjà étudiante dans une université quand j’étais encore à l’école. Elle jouait de la guitare et disait des choses intelligentes, et je l’écoutais la bouche ouverte.
Ensuite, nous nous sommes perdues, mais dans ma mémoire, elle est restée sur un piédestal.
Il y a six mois, nous nous sommes croisées à nouveau sur Internet. Elle a deux bac+5, une belle carrière … dans le passé. Deux grands enfants et deux divorces derrière. Elle est seule, au chômage, à Moscou. Douleur, amertume et découragement…
Oh, je vais t’aider mon amie, à faire pousser les ailes !
Et je me suis mise au travail. Quelles techniques n’ai-je pas utilisées, quel merveilleux marais puant de son avenir n’ai-je pas peint, j’ai fait appel à sa conscience …
Hmm … Non, eh bien, tu ne comprends pas, tu ne peux trouver du boulot que grâce à un piston.
Non, j’ai besoin d’un salaire stable, créer une entreprise, ce n’est pas mon truc. Faire du conseil ?
Non, il faut chercher des clients, et puis, je ne sais pas ce que je pourrais partager comme connaissances… Louer mon grand appartement? Que j’ai acheté si cher ? Tu plaisantes ?!
Non, ce n’est pas de ma faute si mes ex se sont barrés. Ils m’utilisaient et me jetaient en se trouvant une meilleure compagne. Des enfoirés, et encore, c’est gentiment dit. J’ai vraiment pas de chance d’être tombée sur ceux-là.
Qu’est-ce que je veux dans la vie? Je ne sais pas. Là, je me détends, je regarde la télévision, de toute façon, personne ne travaille, c’est le confinement.
Arrêtes de me poser tes questions ! On dirait que tu es vraiment une coach, hi-hi-hi. Pas besoin de ton aide, je sais moi-même quoi faire.
Et j’ai arrêté.
M’inquiéter, essayer d’éveiller la conscience, booster, motiver.
J’ai bien appris la leçon : il ne faut pas être coach « par amitié », ça ne marche pas.
On ne peut pas propulser au paradis avec un gourdin… Même si l’on veut vraiment.
Une condition préalable à tout changement est un désir aigu de ce changement, une soif de bonheur, de quelque chose de mieux.
« Réveille-toi! » je voulais crier. Et maintenant, je demande juste comment s’est passée sa journée. Normale. Lessive, courses, télé. On dirait, un feuilleton hebdomadaire.
Et toi, comment vois-tu ta vie ? Qu’as-tu envie de faire de ta vie ?