Pourquoi je te parle de mon chemin de zèbre perfectionniste ? Certainement, pour t’aider à déculpabiliser. Car nombre de mes clientes-zèbres sont perfectionnistes, et le vivent très mal.
Zèbre perfectionniste, c’était avant
Je suis une perfectionniste avec une très grande expérience. Le syndrome de « première de la classe », ça me connait. Pendant des années, j’avais peur de mal faire, j’avais besoin de passer du temps à peaufiner jusqu’aux moindres détails, j’avais très peur du regard des autres, peur de demander de l’aide et de montrer qu’il y a des incompétences, des faiblesses.
Seuls les résultats comptaient. Pas le chemin parcouru, que je ne remarquais même pas.
Je passais beaucoup de temps à réfléchir avant d’agir. Je ne voulais surtout pas faire d’erreurs. Faire une erreur signifiait pour moi une défaillance personnelle. La moindre remarque sur mon travail me mettait à l’envers. Pour longtemps. Accepter un feed-back constructif ? Mais jamais de la vie.
Un échec me mettait par terre. Intérieurement. Car extérieurement, je portais une armure étincelante ! Mon entourage pensait que pour moi, tout était facile. Que j’avais vraiment beaucoup de chance.
Mon propre critique intérieur ne se taisait jamais. « Pas assez, tu aurais pu mieux faire, tu ne feras jamais aussi bien que… »
Je voulais tout contrôler. Je ne supportais pas les surprises, même pas pour mon anniversaire, ou les changements à la dernière minute.
L’expérimentation de l’imperfectionnisme
Les soins intensifs ont commencé vers 23 ans. En retour d’un séjour d’études de 6 mois à l’étranger, j’ai voulu quand même terminer mon année universitaire pour ne pas perdre une année complète. Cela voulait dire : passer tous les partiels, rattraper 6 mois de cours et de travaux pratiques. J’ai bossé jour et nuit, et j’ai réussi plutôt bien, sauf pour un examen : j’ai eu tout juste la moyenne. Un cas unique pour moi ! J’ai décidé d’accepter ce résultat et de ne pas faire de rattrapage, ce qui voulait dire : accepter de ne plus être majeur de promo…
Puis il y a eu l’arrivée en France : je ne parlais pas français, il fallait bien admettre que l’on ne me comprenait pas ! Et aussi, que les fautes d’orthographe, c’est très gênant mais pas mortel.
Puis mon fils ainé est né. Puis ma première entreprise. Je ne pouvais pas tout faire, jongler avec toutes les balles, il me fallait lâcher des bouts.
Je résistais encore, je m’en voulais de ne pas être à la hauteur : mauvaise mère qui travaille le samedi au lieu de faire une tarte ET mauvaise cheffe d’entreprise qui fait son bilan à la dernière minute.
Le burn-out d’entrepreneuse
Il y a 6 ans, j’ai frôlé le burn-out des entrepreneurs. J’ai fermé mon entreprise, après 9 ans, en y laissant des plumes. Mon couple n’allait pas bien du tout. Mon perfectionnisme m’a coûté trop cher. En énergie. En relations. En plaisir et envie. En vie.
Depuis, il a fallu des expériences, des rencontres, des formations, de nombreuses lectures, aussi. Mes préférées : Tal BEN-SHAHAR « L’apprentissage de l’imperfection » et John C. Parkin « Rien à foutre ! L’ultime voie spirituelle »
Il a fallu apprendre que le chemin est plus important que le résultat. Que l’énergie est précieuse et il faut l’utiliser avec soin. Que notre corps est un outil formidable, notre tableau de bord, il suffit de l’écouter. Que les meilleures opportunités arrivent par surprise, la maîtrise totale est illusoire et inutile. Et que si l’on avance en accord avec notre cœur, notre intuition, en total alignement avec les valeurs et en se laissant le temps de vivre, on peut mourir à tout instant car on est déjà heureux, sans attendre, sans regret d’avoir oublié de faire des choses importantes.
Tu t’en doutes, en tant qu’entrepreneuse, j’ai totalement changé de vision et de méthode. Tu veux la connaître ?
J’en parle dans cet article.