Aimer l’autre plus que soi-même, est-ce mal ?
Pas plus tard qu’hier, j’ai discuté avec un ami très proche. La discussion s’est portée sur l’amour car il vit une situation charnière dans ses relations.
Est-ce qu’il est important de s’oublier dans la relation ? Est-ce qu’il est nécessaire d’aimer l’autre plus que soi-même ?
Humm…Pour moi, la question est toute autre : est-ce qu’il est possible d’aimer vraiment quelqu’un sans d’abord se porter de l’amour ? Et plus simplement, comment vivre sans s’aimer ?
Mais voyons tout ça dans l’ordre. D’abord, une question purement éthique. Ou philosophique, c’est selon. Juste pour poser les jalons. Pour ceux qui aiment réfléchir à des questions abstraites, ou ceux qui sont bien élevés voire bourrés de principes.
Est-ce que s’aimer, c’est égoïste ?
Je dirai que ça dépend de ce que l’on entend par “s’aimer”. Poster les photos de son mangeant les pâtes, devant le miroir, dans son lit ou sa voiture, matin, midi et soir sur Insta ? D’autres appellations sont plus justes pour ce cas particulier : narcissisme. Ou encore : besoin d’approbation.
Dans ce cas, c’est quoi “s’aimer” ? C’est de connaître sa propre valeur, avoir de l’estime pour ses qualités (d’ailleurs, bavarde, est-ce une qualité ? ), sa vie, ses réalisations.
Et puis, s’accepter comme on est, dans la réalité des choses.
Ne pas avoir peur d’être ridicule, différente, pas à la hauteur, pas parfaite.
Bon, en ce qui me concerne, il y a du boulot ! Le syndrome de la 1ere de la classe et le foutu perfectionnisme n’aide pas mais je me soigne. En m’achetant des tonnes de livres comme «comment de pas être des parents parfaits »…
Mais pourquoi il est si important de s’aimer ?
J’ai trouvé mes réponses.
La première, pour mon côté égoïste : pour ne pas tomber, pour pouvoir tracer mon chemin quoi qu’il advienne, pour vivre ma vie à moi, pour être heureuse à ma façon.
S’aimer soi-même est le début d’une histoire d’amour qui durera toute une vie.
Oscar Wilde
La seconde, pour mon côté altruiste : pour ne pas faire tomber les autres en m’accrochant à eux, en les tenant comme source de mon bien-être, ou en les maudissant pour mes malheurs, pour ne pas les rendre comme responsables, pour ne pas exiger d’eux de me guider, de m’aider, de me donner.
Tout ça, c’est de la théorie. Deux cas de figure. Soit vous n’êtes pas d’accord, et dans ce cas, pas la peine d’aller plus loin. Soit vous sentez qu’il y a du vrai. Mais où est la pratique ? Concrètement ? Comment faire pour s’aimer ?
Comme me le dit le même ami, souvent d’ailleurs, le mammouth se mange morceau par morceau. A suivre donc : comment découper ce mammouth…